Il est 7 heures 34.
Aucun doute possible là-dessus, car l’angelus vient de sonner à l’Église Saint Jean Baptiste. C’est l’heure à laquelle Arthur descend de chez lui. Comme tous les matins, il entre au bar le Saint Jean. Comme tous les matins, un clip désolant passe sur l’écran fixé au mur. Et comme à chaque coup, il trouve son café trop tiède et pas assez fort.
Il y a là, accoudés au comptoir, les deux mêmes éternels piliers.
L’odeur figée dans l’air est celle du café moulu. Arthur soupire bruyamment. Vous l’aurez compris. Cet homme est de mauvais poil. Il rejoint la terrasse – place de la mairie, sa tasse à la main. Les dalles blanches luisent après la pluie. La place est vide comme après chaque averse.